"Nacreous interpreted by Resodancer Company is a choreography created by Shi Pratt, for years at the Batsheva directed by Ohad Naharin, who finds its figure in the composition and development of the form. Technical perfection in a continuous interweaving of movement almost in a severe and virtuosic counterpoint.
A light in the backlight illuminates a dancer who in a solo dances his movement sentence, passing the witness, to what follows in a chain that then sees them together on the scene to give way to a sort of polyphonic choir with four voices.
The emotional intensity rises and becomes ardent and touching in the duo that is a prelude to the finale. A couple that phrases with movements that speak of love, physicality and contrasts until one of the two disappears suddenly dragged out of the scene, leaving the other in the solitude of the stage. A finale that evokes the fragility of existence that disappears in the lighthouse of the beginning."
- Enrico Pastore
"En exergue du Festival des Cultures Juives « De Jérusalem à Lyon », la compagnie lyonnaise a conçu un diptyque extrêmement poignant et fascinant, travaillant le simplicité d’un geste dans une répétition multipliant les effets et les visions, à l’instar du processus de la « dramatisation » deleuzienne. Le premier moment de la soirée a été consacré à Ambush, pièce d’une vingtaine de minutes des chorégraphes israéliens Guy Shomroni et Yaniv Abraham : ici un silence irréel prend corps, dans un espace sidéral. L’immensité de l’espace devient assez rapidement claustrophobie et cette incongruence apparente entre ouverture et repli se livre comme le cœur de cet univers choreutique. Le geste retrouve sa condition originaire, sa gestation : les formes sont sur le point de naitre et toute la pièce insiste sur cette condition répétitive et différente. Ramenés continuellement à cet a priori temporel, à cet archè irréductible, nous sommes plongés au cœur d’une tension spirituelle et amoureuse. Ce double mouvement est, effectivement, le même mouvement : une élévation métaphysique totalisante dans son exigence à fédérer toutes les forces et les efforts afin de parvenir à son but. Mais la destination ne sera pas atteinte, le but ne sera jamais saisi. Cette tension archétypique est bien toujours sur-le-point-de, s’arrêtant à tout moment sans aboutir à une formalisation définitive. L’acte se positionne, donc, au-delà de cet effort car, dans ce en-deçà, nous sommes totalement dans la « puissance », dans ce qui précède toute réalisation. Dans Ambush il y a donc une résistance à l’emprisonnement formel et le seul « avoir lieu » est celui du fragment, de ce qui résiste au discours, au logos, telle la photogénie dans l’acte photographique."
- Fabrizio Migliorati